Après les explusions des squats (lieux de vie et de cultures alternatives) de Copenhague, de la mauvaise herbe (Caen), des tanneries (Dijon), du Rhino (Geneve), de la fada et tribal (clermont ferrand), ....
destruction d'un lieu de vie et de mémoire en Cévennes par
la Préfecture de Lozère
Bonjour à tous
premier communiqué sur la destruction d'un lieu de vie et de mémoire en Cévennes par la Préfecture de Lozère
Double symbole de la haine des autorités contre la résistance qu'elle soit d'hier ou d'aujourd'hui
La riposte s'organise pour le respect de la mémoire cévenole et le respect du droit à la terre et au logement
Votre soutien actif est nécessaire , faites suivre dans vos réseaux
Christian Sunt
pour tout contact et infos : lapich@no-log.org
Expulsion et destruction de la Picharlerie en Lozère - mercredi 11 juillet
Aujourd'hui, mercredi 11 juillet, la Picharlerie a été expulsée et totalement rasée. Ce hameau, perché dans les montagnes cévenoles de Lozère, était occupé depuis le printemps 2002.
Dès 7h00 du matin, les forces de l'ordre se sont déployées en grand nombre dans la Vallée-Française, quadrillant les routes et contrôlant les différents points d'accès à la Pich' (Moissac, Sainte-Croix, Saint-Etienne, Saint-Martin de Lansuscle). Tout au long de la journée, de nombreuses personnes et des véhicules se sont fait contrôler dans la vallée. Pendant ce temps, 7 fourgonnettes de gendarmes, des motards et un engin de destruction massif (pelleteuse) sont montés là-haut et ont littérallement tout rasé. Il ne reste plus des bâtiments qu'un tas de pierres de 50 mètres de long sur quelques mètres de large.
Ce lieu, que nous avons trouvé en ruines en 2002 et que nous retapions depuis, était vieux de plusieurs siècles d'histoire, et fut, entre autres, le maquis-école de la région pendant la seconde Guerre Mondiale. C'est désormais un terrain vague. La préfecture et le pasteur Freddy Michel Dhombres, propriétaire en titre du hameau, l'ont fait rayer des cartes.
De nombreux matériels sont actuellement sous les décombres. Un chantier "Gratte les décombres" est prévu vendredi 13 et samedi 14 toute la journée.
Pour que les ruines changent de camp.
voici donc le programme non exhaustif de la semaine : > Mardi 17 juillet : réunion à 21h00 dans la cour d'école de Sainte-Croix. Cette réu a lieu à l'initiative d'un élu de Gabriac, qui, avec d'autres élus, souhaite intervenir à l'échelon des instances politiques du coin, au sujet de la destruction de la Picharlerie. Le mot ayant beaucoup circulé dimanche sur le marché de Sainte-Croix, de nombreux habitants du coin qui se sentent concernés sont susceptibles de venir. D'autant que cette réu à > lieu pendant les préparatifs de la Fête Donc (18 et 19 juillet). > > Jeudi 19 juillet : à 15h00, à Sainte-Croix (toujours à l'école, me semble-t-il). Débat/forum, dont le thème serait : "La Pich, qu'est-ce qu'on fait ?".
La destruction de la Picharlerie est le sujet de très nombreuses discussions en Vallée-Française (voire au-delà) depuis mercredi dernier. Beaucoup nous ont témoigné leur solidarité. Pour toute une partie de la population locale, cet acte ignoble est bien compris comme le signe avant-coureur d'une accélération de la répression contre les formes d'habitat hors-norme ou précaires, et, plus largement, contre toute forme de vie dite "alternative". Dans cette logique, les squatters sont bien sûr les premières cibles, les plus aptes à cristalliser le consensus contre eux. Mais de nombreux habitants se sentent désormais menacés. La lutte contre la cabanisation n'est plus cantonnée aux Pyrénées-Orientales ; des documents concernent le Languedoc-Roussillon, et sans doute d'autres régions ou départements (à creuser). Hormis la question de l'habitat et des terres, c'est toute la politique de contrôle accru et de mise au pas d'une partie de la population qui est mise en cause. Nous sommes la version "rurale" de la racaille. > Par ailleurs, la préfecture et le propriétaire pourraient bien avoir commis une erreur stratégique en rasant le lieu. Qu'un lieu de mémoire et de résistance ait disparu, cela émeut des personnes dont certaines, sans nul doute, n'éprouvaient aucune sympathie à notre égard (c'est un euphémisme...). Bref, l'expulsion de la Picharlerie pourrait être le détonateur d'une mobilisation multiple et protéiforme (un voisin a d'ores et déjà fait circuler un texte de soutien à sa sauce ; d'autres voisins se réunissent demain pour en écrire un ; un livre d'or sur la Picharlerie circule à Sainte-Croix, etc.).