Aubert & Duval Issoire a été équipée d'une nouvelle presse pour ses opérations de forgeage. L'investissement le plus important sur le site depuis les années 90.
Sébastien Besse
Olivier Choruszko
Le mastodonte gris et jaune est sorti de terre à l'intérieur de l'usine. Petit nom de cette toute nouvelle presse à forger de 3.000 tonnes : la PS 27. « Nous sommes en phase d'homologation avec nos différents clients », souligne Nicolas Guédon, directeur d'Aubert & Duval Issoire.
Doté d'une pince, le manipulateur de cet outil flambant neuf, et de conception ultramoderne, se saisit d'un lopin d'aluminium. La machine entre en action. Et progressivement, la pièce s'allonge et change de forme, un peu à la manière d'un morceau de pâte à modeler...
Les interventions de cette presse à l'allure écrasante sont extrêmement précises. « Cet investissement va nous permettre d'optimiser les gammes de fabrication, explique le directeur. Nous disposons ainsi de nouveaux moyens d'efforts et de précision qui vont nous permettre d'apporter à nos clients de meilleurs services en termes de technicité et de réalisation. »
En matière d'innovations, cette installation s'accompagne notamment du développement d'outillages avec chauffage intégré, mais aussi d'un nouveau mode de contrôle de l'équerrage de la pièce d'aluminium lors de l'étape de forge. « C'est la presse du XXIe siècle », résume Nicolas Guédon, près de cette machine, dont l'homologation doit s'étendre jusqu'à la fin de l'année.
L'investissement se chiffre à 16 M?, pour la presse et son environnement, à Issoire. Et par effet ricochet, le montant global atteint les 30 M? pour le groupe. « Le dernier investissement de cette importance sur Issoire remonte aux années 90, signale le directeur. Depuis 2007, 25 M? d'investissements ont été réalisés ici pour renouveler les équipements, nous doter d'installations garantes de notre maîtrise de process avérée, et disposer d'outils à jour... »
À la tête d'une « entreprise en mouvement » et située « dans une tendance positive », Nicolas Guédon fait état d'un chiffre d'affaires « en forte hausse » depuis septembre 2010.
Pour cette année 2011, il devrait, selon les prévisions, dépasser les 80 M?, sachant que le premier semestre 2010 a été « un peu chahuté par l'effet crise, même si, de notre point de vue, nous avons été très épargnés par rapport à d'autres sites ou d'autres activités », précise-t-il.
Ce qui a permis au site issoirien, selon son directeur, de maintenir ses investissements et ses effectifs. L'usine, qui a « un peu fait le dos rond, en sort en bonne position » pour se tourner, demain, vers une perspective de 100 M? de chiffre d'affaires.
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